Lu dans La Haine et le pardon de Julia Kristeva :

« Le roman permet de faire apparaître que toute ‘position’ quelque louable qu’elle puisse paraître est intenable, puisqu’elle comporte son envers. Et cela non seulement en raison de la complexité de l’échiquier politique sur lesquels s’affrontent divers intérêts nationaux et internationaux, mais parce que dans cette liberté qu’est le roman du Sujet, question et réponse se neutralisent, ‘la réponse perd son caractère de question et devient simple dire’. L’ironie en découle, dans laquelle je verrais l’essence du roman. » (p. 652)

Ce champ de réflexion sur la valeur éthique de la littérature (sans la confondre avec une quelconque moralité) est celui ouvert par la philosophe Martha Nussbaum. Il commence également à être repris dans le débat sur la question politique du multiculturalisme et semble dessiner une piste féconde pour sortir de l’aporie universalisme et diversité, sans tomber dans le relativisme des valeurs.

A lire également : A propos de : Jean-Marie Schaeffer, Petite écologie des études littéraires. Pourquoi et comment étudier la littérature ?, Thierry Marchaisse éditeur, 2011, 130 p., 15€

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