Jacques-Antoine Malarewicz, Repenser le couple, Le Livre de Poche, 2002.

Dès la première rencontre, on identifie chez l’autre, même inconsciemment, les modes de reconnaissance qu’il peut nous donner (confiance, reconnaissance). Mais, évidemment, il est aussi nécessaire d’identifier les modes de reconnaissance dont l’autre a besoin pour pouvoir les lui apporter. Un couple est donc un lieu de « qualification mutuelle« , selon J.-A. Malarewicz.

Ce terme technique et froid recouvre en fait toutes les attentions du quotidien au sein d’un couple. Sans cette reconnaissance réciproque des besoins de l’autre, Lire la suite »

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La responsabilité est constitutive de la vie sociale : elle est ce par quoi nous nous concevons comme des personnes morales capables de suivre des règles, d’agir et de juger l’attitude d’autrui sur la base de celles-ci. Mais cette notion présuppose la liberté du sujet : je ne peux être responsable que d’un acte que je suis libre de réaliser (volonté libre) et capable de juger de façon autonome (libre-arbitre). Enfin, nulle responsabilité sans contrainte: la responsabilité est obligation de respecter les critères de cette responsabilité sous peine de sanctions.

Dans un texte intitulé «De culpabilité en responsabilité», le psychanalyste Emmanuel Diet éclaire la complexité contemporaine de la responsabilité à la lumière de l’approche psychanalytique et de sa prise en charge de la culpabilité.

Avec la théorie psychanalytique freudienne, le sujet ne peut plus s’identifier avec la conscience de soi : il est constitué à la fois d’une conscience et d’un inconscient. Le moi (la conscience) n’est « pas maître dans sa propre maison » écrit Freud, ce qui remet en cause la conscience comme fondement de la certitude. La psychanalyse mène donc à un triple abandon :
1/ abandon de l’unité du sujet (division psychique);
2/ abandon de l’autonomie du sujet (déterminisme);
3/ abandon de l’identité du sujet (en tant que cogito).

Comment dès lors penser la responsabilité de l’homme si celui-ci n’est plus maître de soi ? Dans quelle mesure si le sujet est remis en question par l’hypothèse de l’inconscient, peut-on penser une responsabilité de ses actes, qui par définition présupposent la notion de volonté ? Autrement dit, dans quelle mesure la psychanalyse comme remise en question de l’unité du sujet humain, n’est-elle pas porteuse de la liquidation de toute idée de responsabilité?
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« L’approche psychanalytique est une exigence impossible », écrit le psychanalyste Emmanuel Diet.
Cette exigence éthique d’une connaissance de soi est une exigence impossible et sans fin qui repose sur la volonté paradoxale de laisser une place à l’Autre.

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Le plus difficile pour un thérapeute, ce n’est pas de comprendre ou d’interpréter. Le plus difficile, c’est de faire face aux désirs et aux angoisses de l’Autre.

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« Soigner les autres demande une sorte de suicide terne de soi. On ne peut confondre le soin avec le dévouement, car il est égoïste de se dévouer, et l’égoïsme n’a jamais rien fait d’autre que cacher la haine de soi. Au contraire, le soin procède de la liquidation de soi. »
Julia Kristeva, Les Samouraïs 1990.

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[…] Suite de l’article : « Altervision: comment devenir coach? (Lettre à un coach, 1/3) »

Deuxième pilier évident pour devenir coach : acquérir les bonnes compétences.

2/ Posséder des compétences :
Le coach est celui qui a des outils. Beaucoup d’outils. Il doit être riche, riche de compétences, en avoir beaucoup trop pour qu’il ne s’en soucie pas. Les outils sont absolument nécessaires et se former est indispensable. Mais peu importe l’outil : que ce soit la PNL, la Gestalt, les outils de créativité, l’approche rogérienne, l’analyse transactionnelle ou encore le MBTI, ce qui compte à mon sens c’est l’appropriation, c’est-à-dire paradoxalement la capacité à se libérer de son outil. L’outil ne doit pas être un obstacle entre le client et le coach.

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En l’espace de quelques semaines, avant l’été, j’ai eu la surprise d’être contacté par plusieurs coachs, DRH et consultants tout juste certifiés coachs, qui souhaitaient être accompagnés dans leur questionnement et leur pratique. Cette sorte d’altervision laissait émerger toujours une seule et même question : comment devenir coach. Autrement dit : qu’est-ce qu’être coach?


Au fil des rencontres, j’ai donc été amené à réfléchir plus précisément à ma propre activité, son évolution et la façon dont je pouvais la partager le plus honnêtement possible. Voici la lettre que j’ai finalement écrite à l’un d’entre eux, DRH d’une grosse structure publique et formé au coaching à Paris 7.

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« La psychanalyse m’apprend tous les jours qu’on peut rasséréner sans donner de réponse positive. l’interprétation que je propose à un patient n’est jamais directive, elle ne répond jamais à sa demande ; elle se contente de relancer son association libre, sa recherche du temps et du désir perdus, et ainsi seulement elle l’apaise. (…) Cette insolence de l’ouvert n’est certainement pas une consolation , mais conduit à de fugaces sérénités. » (Julia Kristeva, La haine et le pardon, 2005, p. 654).

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Le succès du livre de Michel Onfray sur Freud Le crépuscule d’une idole. L’affabulation freudienne relance un débat dont tous les coups sont pourtant connus tant la partie a déjà été maintes fois jouée. Pourtant la virulence des échanges (notamment la réaction haineuse publiée sur le site Médiapart par l’historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco puis la réponse de Michel Onfray) invite à comprendre ce qui est au coeur de ce faux débat et de son succès public.

Freud, le crépuscule d'une idole

Il est en effet souvent bien difficile de s’y retrouver parmi les différentes psychothérapies. En premier lieu, il convient de distinguer 4 grands groupes de praticiens :

1/ Les psychiatres : environ 13 000 en France, ils sont médecins et soignent les troubles mentaux. 70% d’entre eux sont formés aux concepts de la psychanalyse.

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Bien que ce soit l’enfant qui croit au Père Noël, le véritable « croyant » n’est pas l’enfant mais l’adolescent. Invitée dans le cadre du séminaire clinique « Jean Cournut » de la Société Psychanalytique de Paris, Julia Kristeva a proposé ce beau paradoxe pour interroger la notion d’adolescence.

Julia Kristeva

L’adolescent est celui qui s’échappe de l’enfance grâce à l’idéalisation de la relation d’objet. Autrement dit, la logique de séparation du monde de l’enfance repose sur la substitution de l’idéal des parents par un nouvel idéal. L’adolescent est donc un croyant condamné à être déçu par la réalité : il fait reposer son salut sur un Absolu idéal dans lequel est intriquée une transgression.

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