Les frontières étatiques ont connu un double mouvement depuis la seconde moitié du XXème siècle. Alors même que se sont créés de nouveaux Etats-souverains à la suite des vagues de décolonisation et de la disparition de l’Empire soviétique, la forme même de l’Etat-souverain telle qu’elle s’est imposé au XVIIe siècle est déligitimée.

De plus en plus impuissant face à la complexité due à l’interaction des intérêts à l’échelle du monde, l’Etat se fond dans une superposition de nouvelles entités supranationales à géométrie variable : économiques (ALENA, 1994), monétaires (l’UEM, 1992), ou politiques (l’ONU ou l’UE à 27 depuis 2004).

Les frontières des Etats

Les frontières sont donc à la fois des bornes qui séparent, des passerelles qui favorisent l’échange, et des limites à dépasser pour que s’ouvrent de nouveaux horizons.

Aujourd’hui, aussi bien à travers le débat sur l’identité nationale, celui sur le port de la burqa que sur le consensus apparent sur la promotion de la diversité en entreprise, c’est cette dialectique de la frontière comme ouverture, fermeture et échange qui se joue. Tandis que se fermer à l’Autre, c’est refuser de vivre, s’ouvrir à l’Autre revient à oser prendre le risque de se perdre.

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