[…] Suite et fin de l’article en 3 parties :
1ère partie : « Altervision: comment devenir coach? (Lettre à un coach, 1/3) »
2ème partie : « Altervision : comment devenir coach? (Lettre à un coach, 2/3) »

Enfin, cher G., en guise de fermeture de cette longue lettre, je partagerai avec toi ce qui m’apparaît comme les 3 principales illusions concernant le coaching:

Ces 3 illusions seraient :
1- On devient coach en se formant à des outils (les compétences font le coach).

2- Le coach aide son client en apportant des solutions à ses problèmes.

3- Devenir coach, c’est avoir un diplôme ou un certificat.

1- « On devient coach en se formant à des outils » (les compétences font le coach).
Nombreux sont les apprentis coachs qui cherchent l’autorisation à devenir coach dans les formations. C’est chercher au mauvais endroit. Ils ne peuvent qu’en resortir encore plus impuissant : l’autorisation n’est pas de l’ordre de la puissance, mais paradoxalement de la fragilité. ce paradoxe n’est pas le plus facile à saisir, mais il est au coeur même du coaching.

2- « Le coach aide son client en apportant des solutions à ses problèmes ».
C’est souvent l’écoute que n’offrent pas les jeunes coachs. Bien entendu, le coach aide le client, et en cela il est porteur de solutions. Mais aider l’autre, c’est d’abord et avant tout être pleinement à son écoute et le considérer. Beaucoup de problèmes n’existent que dans la façon maladroite de les poser. Beaucoup de solutions sont des façons de reformuler un problème en question qui appelle une décision.

3- « Devenir coach, c’est obtenir un diplôme ou un certificat ».
Si une formation au coaching est nécessaire, il ne faut cependant pas perdre de vue à mon sens que le coaching est avant tout un art de vivre. Une dimension philosophique au temps, une recherche de sens, une traversée de son narcissisme et de ses illusions. Les compétences du coach (outils, expériences professionnelles) sont évidemment indispensables, mais elles ne suffisent pas.

J’arrête là ces remarques. J’ai été long, il y aurait pourtant encore beaucoup d’éléments à développer (tu m’interroges notamment sur le rapport à la psychanalyse, à l’argent aussi, ce pourrait être le prétexte d’autres réflexions), mais j’ai simplement voulu partager avec toi, de façon un peu longue – tu m’en excuseras – ce que m’évoquait notre échange.

Au plaisir de se revoir. Je te souhaite de belles vacances.

Bien à toi,
G.