La responsabilité est constitutive de la vie sociale : elle est ce par quoi nous nous concevons comme des personnes morales capables de suivre des règles, d’agir et de juger l’attitude d’autrui sur la base de celles-ci. Mais cette notion présuppose la liberté du sujet : je ne peux être responsable que d’un acte que je suis libre de réaliser (volonté libre) et capable de juger de façon autonome (libre-arbitre). Enfin, nulle responsabilité sans contrainte: la responsabilité est obligation de respecter les critères de cette responsabilité sous peine de sanctions.

Dans un texte intitulé «De culpabilité en responsabilité», le psychanalyste Emmanuel Diet éclaire la complexité contemporaine de la responsabilité à la lumière de l’approche psychanalytique et de sa prise en charge de la culpabilité.

Avec la théorie psychanalytique freudienne, le sujet ne peut plus s’identifier avec la conscience de soi : il est constitué à la fois d’une conscience et d’un inconscient. Le moi (la conscience) n’est « pas maître dans sa propre maison » écrit Freud, ce qui remet en cause la conscience comme fondement de la certitude. La psychanalyse mène donc à un triple abandon :
1/ abandon de l’unité du sujet (division psychique);
2/ abandon de l’autonomie du sujet (déterminisme);
3/ abandon de l’identité du sujet (en tant que cogito).

Comment dès lors penser la responsabilité de l’homme si celui-ci n’est plus maître de soi ? Dans quelle mesure si le sujet est remis en question par l’hypothèse de l’inconscient, peut-on penser une responsabilité de ses actes, qui par définition présupposent la notion de volonté ? Autrement dit, dans quelle mesure la psychanalyse comme remise en question de l’unité du sujet humain, n’est-elle pas porteuse de la liquidation de toute idée de responsabilité?
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Conçue par la commissaire argentine Victoria Noorthoorn, la 11e Biennale de Lyon rassemble 78 artistes du monde entier, venus principalement d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine, dont les œuvres sont exposées sur 13 000 m² dans quatre lieux : la Sucrière, la Fondation Bullukian, le Musée d’art contemporain de Lyon et l’Usine T.A.S.E.

L’oeuvre qui m’a le plus marqué est sans doute l’oeuvre « Stronghold », sorte « d’architecture close » (lunettes rouges) de Robert Kusmirowski, artiste polonais né en 1973. Lire la suite »

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On reconnait un grand dirigeant à la double responsabilité dont il se sait et se sent investi: responsabilité vis-à-vis de ce qu’il fait et responsabilité vis-à-vis de ce qu’il laisse faire

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Le leadership : entre légitimité et efficacité
Lors d’une conférence donnée à l’INSEAD en décembre 2009, Gianpiero Petriglieri a souligné avec justesse le retour de l’illusion du leader en temps de crise : “At a time of crisis the temptation is enormous to put all our hopes in the hands of a few charismatic individuals, and leadership development can be co-opted to reinforce this illusion that a handful of well-trained great leaders is all we need. But we have to ask ourselves what kind of systemic cultural drivers led to some of the crises we’re facing today.”

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[…] Suite et fin de l’article en 3 parties :
1ère partie : « Altervision: comment devenir coach? (Lettre à un coach, 1/3) »
2ème partie : « Altervision : comment devenir coach? (Lettre à un coach, 2/3) »

Enfin, cher G., en guise de fermeture de cette longue lettre, je partagerai avec toi ce qui m’apparaît comme les 3 principales illusions concernant le coaching:

Ces 3 illusions seraient :
1- On devient coach en se formant à des outils (les compétences font le coach).

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[…] Suite de l’article : « Altervision: comment devenir coach? (Lettre à un coach, 1/3) »

Deuxième pilier évident pour devenir coach : acquérir les bonnes compétences.

2/ Posséder des compétences :
Le coach est celui qui a des outils. Beaucoup d’outils. Il doit être riche, riche de compétences, en avoir beaucoup trop pour qu’il ne s’en soucie pas. Les outils sont absolument nécessaires et se former est indispensable. Mais peu importe l’outil : que ce soit la PNL, la Gestalt, les outils de créativité, l’approche rogérienne, l’analyse transactionnelle ou encore le MBTI, ce qui compte à mon sens c’est l’appropriation, c’est-à-dire paradoxalement la capacité à se libérer de son outil. L’outil ne doit pas être un obstacle entre le client et le coach.

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En l’espace de quelques semaines, avant l’été, j’ai eu la surprise d’être contacté par plusieurs coachs, DRH et consultants tout juste certifiés coachs, qui souhaitaient être accompagnés dans leur questionnement et leur pratique. Cette sorte d’altervision laissait émerger toujours une seule et même question : comment devenir coach. Autrement dit : qu’est-ce qu’être coach?


Au fil des rencontres, j’ai donc été amené à réfléchir plus précisément à ma propre activité, son évolution et la façon dont je pouvais la partager le plus honnêtement possible. Voici la lettre que j’ai finalement écrite à l’un d’entre eux, DRH d’une grosse structure publique et formé au coaching à Paris 7.

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« Nos consultants sont bien payés, très compétents, appréciés de nos clients. Malgré tout, ils nous quittent en moyenne au bout de 3 ans. » Sylvie DRH +1 Consulting.

Depuis plusieurs années déjà, l’entreprise fait le constat d’un désengagement de ses managers, notamment des jeunes salariés qui n’hésitent pas à renoncer à des belles perspectives de carrière pour se consacrer à des projets personnels.

PC versus Mac
Le conflit des générations
Ce déclin de l’engagement en entreprise est souvent expliqué, dans la littérature managériale, comme une différence de générations. La Génération Y (les moins de 30 ans) ferait preuve d’un manque de maturité et serait inadaptée au monde de l’entreprise dominé par des managers issus de la Génération X (30-50 ans) et dirigée par la génération du baby-boom (les 55-65 ans nés juste après la Guerre).

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Le succès du livre de Michel Onfray sur Freud Le crépuscule d’une idole. L’affabulation freudienne relance un débat dont tous les coups sont pourtant connus tant la partie a déjà été maintes fois jouée. Pourtant la virulence des échanges (notamment la réaction haineuse publiée sur le site Médiapart par l’historienne de la psychanalyse Elisabeth Roudinesco puis la réponse de Michel Onfray) invite à comprendre ce qui est au coeur de ce faux débat et de son succès public.

Freud, le crépuscule d'une idole

Il est en effet souvent bien difficile de s’y retrouver parmi les différentes psychothérapies. En premier lieu, il convient de distinguer 4 grands groupes de praticiens :

1/ Les psychiatres : environ 13 000 en France, ils sont médecins et soignent les troubles mentaux. 70% d’entre eux sont formés aux concepts de la psychanalyse.

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« Travailler plus pour gagner plus » : la gauche est éminemment responsable du succès de ce slogan de la droite sarkozyste en 2007. Car ce qui est en jeu dans cette formule presque publicitaire, c’est la question de la justice sociale que la gauche progressiste a peu à peu abandonnée et qui explique qu’un haut fonctionnaire talentueux comme Martin Hirsch en soit réduit aujourd’hui à mettre en oeuvre une courageuse politique de redistribution sociale au sein d’un gouvernement bien peu progressiste comme le démontre les polémiques sur l’identité nationale.

« Qu’est-ce qu’une société juste? » : telle est la question politique qui n’est pas ré-interrogée avec assez de courage par le politique.

Une société juste n’est pas celle qui supprime les inégalités (ce qui est le discours populiste de l’extrême gauche). Une société juste est une société qui remplace les inégalités arbitraires par des inégalités légitimes.

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